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 Sujet du message: Un grand coup de vieux !... exercice de style.
MessagePublié: Dim Sep 14, 2008 12:07 am 
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Inscrit le: Lun Jan 08, 2007 1:32 pm
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Localisation: Délocalisé : quelle époque !
Salutations à tous, nobles compagnons,

Exercice de style sur l'évolution :

Depuis quelques temps, j'ai pris un coup de vieux. Mais aussi étrange que cela puisse vous paraitre, à vous tous, les jeunes, je ne m'en plains pas. disons que les choses changes avec l'âge. Par exemple, je comprends aujourd'hui la chanson de Gabin différemment, je veux dire par là que je connais cette chanson depuis environ 25 ans, et qu'elle prend aujourd'hui une signification différente encore de celle que je lui donnais jusqu'à maintenant.

Maintenant je sais

Paroles: Jean-Loup Dabadie. Musique: Philip Green 1974
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Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais : je sais, je sais, je sais, je sais

C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes dix-huit ans
J'ai dit : je sais, ça y est, cette fois, je sais

Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la Terre où j'ai quand même fait les cent pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !

Vers vingt-cinq ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout l'tour !

Mais heureusement, comme les copains, j'avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :

Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau
J'peux pas mieux dire : il fait très beau !

C'est encore ce qui m'étonne dans la vie
Moi qui suis à l'automne de ma vie
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse !

Toute ma jeunesse, j'ai voulu dire "je sais"
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j'savais

Il y a soixante coups qui ont sonné à l'horloge
J'suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge :

Maintenant je sais, je sais qu'on n'sait jamais !

La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On n'sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le sais !

Car aujourd'hui, je sais que je ne sais rien. Que je n'ai pas de solution, pas de réponse. Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que je relativise entre ce qui est important, et ce qui ne l'est pas. Mais que sais-je ? Rien justement, si ce n'est que ma vie se déroule et que mes avis sont plus assurés aujourd'hui hier. Ce qui n'est pas pour ma déplaire, car cela signifie que j'ai des avis assurés sur ma vie, et que par contre je m'égare beaucoup moins qu'avant.

Fin de l'exercice de style :

Bon là, je cherche à écrire quelque chose dans une direction différente de ce que je fais d'habitude, mais en dehors de la chanson dont je ne suis pas l'auteur, c'est pas terrible. Il y a très vite un côté mélo dramatique chiant. Partir d'une chanson pour écrire un texte est un exercice difficile que je ne maîtrise pas. Par contre, la chanson me plait beaucoup et beaucoup de gens devraient s'en inspirer, car elle est vrai. Plus on vieilli, moins on a de certitude, mais plus nos certitudes sont vraies sur des sujets plus limités.

J'ai très vite arrêté le texte, mais je le laisse, car le sujet est intéressant. Exercice intéressant mais non concluant. Prendre un sujet comme celui-ci pour tenter d'en faire un texte... Pas simple, mais ô combien passionnant.

Exercice de style :

Je lis régulièrement les informations, et je fus surpris ces derniers temps de voir que nous n'avions pas tellement progressé depuis 30 ans. En effet, tout mino, j'ai entendu sortir cette chanson dans les boxs (en cassette ou en 33 tours à l'époque). Et plus je la réécoute, plus je m'aperçois qu'elle est vrai aujourd'hui encore.

Hexagone

Paroles et Musique: Renaud Séchan 1980 "Renaud à Bobino"

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Ils s'embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds, en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne,
la France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire règner l'ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d'mars,
de l'autr' côté des Pyrénées,
un arnachiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s'révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu'la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j'parierai pas qu'il est all'mand.

On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que l'printemps c'était pour bientôt,
les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m'font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'Histoire,
j'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient "Vive Pétain",
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.

Ils font la fête au mois d'juillet,
en souv'nir d'une révolution,
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation,
ils s'abreuvent de bals populaires,
d'feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gourvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté,
après une longue année d'usine,
ils crient : "Vive les congés payés",
ils oublient un peu la machine,
en Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camenbert
c'est leur seule gloire à ces tarrés.

En Novembre, au salon d'l'auto,
ils vont admirer par milliers
l'dernier modèle de chez Peugeot,
qu'ils pourront jamais se payer,
la bagnole, la télé, l'tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.

En décembre c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y a d'la joie dans les ghettos,
la Terre peut s'arrêter d'tourner,
ils rat'ront pas leur réveillon;
moi j'voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
on peut pas dire qu'ca soit bandant
si l'roi des cons perdait son trône,
y aurait 50 millions de prétendants.

On retrouve aujourd'hui les mêmes problèmes, les mêmes soucis, mais la seule différence est qu'aujourd'hui il y aurais 60 millions de prétendants. Quelques différences également dans le sens ou ils sont de moins en moins nombreux à commémorer le débarquement, et dans le même temps plus personne ne sait ce qui s'est passé au métro Charonne, plus personne ne se souvient du coup d'état de Santiago du Chili et de salvador Allende, etc... De même qu'aujourd'hui plus personne ne se préoccupe de ce qu'il s'est passé il y a 6 mois.

Fin de l'exercice de style :

Bon, ecrire un texte à partir d'une chanson est une exercice terriblement difficile, dans le sens ou l'on s'embarque rapidement dans une direction que l'on ne souhaitait pas forcément au départ. C'est très vite périlleux. J'arrête ici tout de suite.... Des poèmes peut être... Enfin en attendant cela m'amuse beaucoup.

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Qu'on se le dise !
Pour voir loin, il faut y regarder de près.
Je ne sais pas si Dieu existe. Mais s'il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse.

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 Sujet du message: Re: Un grand coup de vieux !... exercice de style.
MessagePublié: Sam Sep 20, 2008 1:34 pm 
Plus chiant, t'es Mangor!
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Inscrit le: Mer Avr 30, 2008 2:46 pm
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"La connerie s'étend au-delà des frontières
C'est surement pour cela que les hommes sont frêres"
[...]
"On n'est plus jamais seul quand on est vraiment con
On se sent très, très fort : on est une nation"

Le fait que tu cites "hexagone" m'a rappellé celle-ci. Est-il vraiment utile de commenter ? :?

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