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 Sujet du message: Rendez-vous nocturne {La Puce}
MessagePublié: Mar Jan 30, 2007 8:09 pm 
Insectoïde blonde
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En introduction...

Ce texte a été écrit, tout d'abord dans ma tête, dans le tramway... A partir d'un article de journal, lu la veille... Aussitôt à la maison, j'ai pris mon clavier... Et je m'y suis mis...
Voilà pour la petite annectote...

En ce qui concerne le texte en lui même...
La mise en page est l'un de reproches que l'on m'a fait... Mais je n'ai rien retouché depuis que j'ai fermé le document, satisfaite de mon travail. En effet, je ne retravaille que très rarement un texte que j'ai écrit, celui-ci est donc toujours ce que l'on peu qualifier de "premier jet", car j'en étais très contente...
Je tiens à préciser que je n'y connais rien à l'univers des graffeurs (on m'avait aussi reprocher un ma,que de réalisme), moi, j'écris à l'instinct, sans travail préliminaire (si ce n'est celui qui a lieu dans ma tête :P)...

Pour reprendre, donc, je me suis (très) librement inspirée d'un article de journal, duquel j'ai quand même repris pas mal d'éléments...

Voici donc ce texte, qui ne peut quand même pas être qualifié de nouvelle... ;)

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 Sujet du message:
MessagePublié: Mar Jan 30, 2007 8:09 pm 
Insectoïde blonde
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Rendez vous nocturne
Inspiré de "Laisser sa trace à tout prix", reportage sur les graffeurs du métro parisien par Simon Maud, Métro n°1052, lundi 18 décembre 2006.

Deux heures du matin. C'est l'heure. Je me lève, j'enfile en vitesse un pantalon et un tee-shirt. Pas besoin de prendre le temps de me réveiller, j'ai déjà les yeux grands ouverts. J'enfile mon blouson, j'ai ce qu'il faut dedans. Je pars sans manger, c'est sans importance. Juste avant de partir, je saisis mon bonnet, même s'il ne fait pas froid. Je sors de mon appart'. J'oublie de fermer à clé. Ca non plus, c'est sans importance. En bas des escaliers de l'immeuble, mes potes. Ils sont déjà là. Un rapide salut, quelques mains qui se croisent, quelques mots, des plaisanteries. Je suis en retard, paraît-il. Pourtant, c'est moi qui insiste pour que l'on se retrouve tous ensemble. C'est plus facile de se rejoindre au même endroit, que de se perdre. On commence à marcher. On a choisit une nouvelle cible. Plus loin que d'habitude, mais c'est l'intérêt. On connaît le réseau. On a à peine eu besoin de prendre des repères. On file. C'est vraiment pas tout près. J'en profite pour profiter de la vue. La ville est magnifique, la nuit. Peu de voitures, c'en est presque silencieux. La chaleur du goudron se dégage encore. J'ai toujours mon bonnet à la main. Les lampadaires éclairent notre route. La nuit est toute de lumière. Je regarde. Elle se reflète sur les rares nuages, tout là haut. Nous renvoyant cette lumière, limite féerique. C'est presque trop. Je redescends sur terre. On arrive. Les autres montre du doigt la bouche, ne cachant pas leur excitation. Ils peuvent : on est seuls. Moi, je ne montre rien. Mais chacun sait que je n'en pense pas moins : l'adrénaline commence à effleurer ma peau, je me sens transporté. Selon eux, je suis le plus motivé. En dehors de notre petit cercle, on me dirait fou. Mais chacun sa folie, je le sais : certains s'évadent dans la drogue, d'autres l'alcool, moi c'est le graf.
Nous y voilà. On repère rapidement la grille qui nous permettra d'entrer. Rien de différent avec les autres. L'un s'écarte. Il va vérifier l'entrée principale. Personne : elle est fermée, apparemment pas de gardien, ce soir. Il se propose d'entrer en éclaireur. Taquin, je râle : c'est mon tour. Mais je le laisse y a aller quand même. Ca m'est égal, ce n'est pas ça que je préfère. Je lui laisse donc son plaisir, et attends le signal. "C'est bon." Il n'est même pas remonté. Mais chacun de ceux qui restent, moi comme les autres, met ce qu'il a emporté sur sa tête. Mon bonnet gris s'enfonce donc sur mes oreilles. Quelques caméras veillent toujours les rails endormis. On y va. On ne se regarde pas mais on sait que nous avons tous un grand sourire au lèvres. Au fur et à mesure que l'on descend, la température monte. La chaleur des tunnels. C'est pour nous comme un cocon. On pose pied au sol. On est enfin chez nous. On longe les murs, on finit par atteindre la station. Tous les regards se tournent vers les murs soi disant destinés aux gens comme nous. Des "espaces de liberté d'expression". C'est ainsi qu'ils les appellent. Mais d'autres sont passés avant nous. On regarde les tags orduriers avec dédain. Ces barbouilleurs gâchent notre réputation. Mais on n'aurait rien fait là. L'interdit. C'est ce qui nous motive. Nous continuons tous sans nous arrêter. L'éclaireur n'est pas loin, il a déjà commencé. Les gars chipotent, le grondent gentiment : il aurait pu nous attendre ! Je m'en moque. Je m'approche d'un mur encore vierge, et je sors ma bombe. Je commence mon œuvre. Impossible de savoir ce que je dessine. C'est toujours comme ça au début. Ca ne ressemble à rien. Et pourtant, quand je me pose pour admirer mon travail achevé, c'est toujours une fierté. J'entends vaguement les autres parler de l'inauguration du tramway. Il faudrait qu'on le visite, un de ces jours. Ils semblent attendre ma réponse. Je hausse les épaules. Ce que j'aime, c'est ces tunnels, mais pourquoi pas. Je continue. J'entends de moins en moins les autres. Mais eux aussi sont tout à leur art. Je ne sens plus rien d'autre que la peinture sous pression sous mes doigts, je ne vois plus rien que la peinture déposée sur le mur. Mon cœur bat. Je suis exalté. J'ai l'impression que je n'en ferais pas de meilleur que ce soir. Je ne m'arrête pas, pourtant je sens la douleur remonter mon bras. Je suis inspiré. La crampe se confirme. Mais je ne m'arrête pas. Jusqu'à ce qu'un caillou nous arrête tous.
Bombe levée, poing serré autour, nous sommes dans l'attente. Nos oreilles scrutent le silence. On se regarde : fausse alerte ? Mon cœur bat la chamade. L'adrénaline me remonte tout d'un coup à la gorge. Il n'y a plus aucun doute. "Ils" sont là. Campés sur nos jambes, nous sommes prêts. Des aboiements. Ils ont amené les chiens ! Plus aucune hésitation : on fonce. Les bombes tombent, avec un tintement métallique sur le ciment. Les grognements se rapprochent. Pas le choix, il faut sortir. Nous courrons. Nous escaladons l'échelle à une vitesse ahurissante. Les chiens devront faire un détour. On a un peu d'avance. Ca ne dure pas. On est vite repéré par une autre équipe. La chasse reprend. On se sépare. C'est instinctif. Le sang bat mes tempes. Je n'entends plus que mon souffle qui brise le silence, accompagné par les aboiements qui me suivent de près. C'est moi qu'ils poursuivent. Je suis soulagé pour les autres. Ils n'ont plus de souci à se faire. Ils sont tous derrière moi. Intérieurement, je les encourage. Ils n'auront pas les autres. Je ne regarde pas où je vais. Je vois juste les lumières défiler sur le côté de mes yeux. J'avoue. C'est la première fois que j'ai aussi peur. Ils sont vraiment tout près. Mais je souris. J'ai l'impression de m'envoler. Mais soudain, j'arrive à un cul de sac. Le quai. Je reconnais. C'est la Marne. Je regarde par-dessus mon épaule. Je les vois, maintenant. Trop près. Je regarde l'eau. Est-ce que j'espère pouvoir nager jusqu'à l'autre rive ? Peut-être. Je saute. Je touche à peine l'eau. J'ai chaud. Elle est froide.

Ca fait un an aujourd'hui. Un an qu'il nous a quitté. Hydrocution. C'était certainement la dernière chose à laquelle il s'attendait. Mais cela ne nous a pas arrêté. Et cette nuit, nous retournons sur ces rails. Là où ils a laissé son dernier graf en souvenir. Et pour une fois, avant de taguer, on s'assoit. "On", c'est nous, les trois qu'il a laissé derrière lui. Mais nous ne sommes pas tristes. On regarde son œuvre. Aujourd'hui, je crois, je le comprends. Son dernier tag inachevé, je sais ce qu'il signifie. C'est dommage, il l'avait presque fini. Mais personne n'y touchera. Même pas moi, qui sait maintenant comment le terminer. On se regarde, à peine une seconde. On sort les bombes. Je m'installe sur un bout de tunnel, en face du dessin superbe. Le rouge me monte au joues, je m'y mets. Oui, je comprends. Car aujourd'hui, je suis atteint par la même folie qui l'avait envahi. Impossible d'y échapper. Il faut croire que c'est contagieux. Mais je souris. Je m'y complais. C'est moi qui avait ouvert la grille, ce soir là. Ce soir sera la plus belle nuit. Car c'est pour lui.
Je vous l'ai dit, je ne suis pas malheureux. Il est parti soudainement, c'est vrai, mais il aimait sa liberté. Même s'il avait su, il aurait préféré ça. Je sens son regard sur mes mains. J'ai terminé. Je m'éloigne et observe. Oui. La même folie.


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MessagePublié: Mar Jan 30, 2007 8:43 pm 
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Messages: 22
Localisation: ici et là bas
C'est un premier jet ?:shock:
Je sais pas si les autres pensent comme moi mais on dirait pas ! :D
Celle là aussi je l'aime bien mais je préfère l'autre.
En tout cas j'aime vraiment ta façon d'écrire ! :D

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MessagePublié: Mar Jan 30, 2007 8:49 pm 
Insectoïde blonde
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Inscrit le: Lun Jan 15, 2007 6:28 pm
Messages: 178
Localisation: Un peu partout...
C'est un premier jet, en effet, à peine retravaillé pour convenir à ma vision des choses... Juste des questions de vocabulaire, en réalité. :P

Pour ce que tu préfères, tout est une question de goût, après tout... Ce n'est pas vraiment le même style que Sueurs froides, ma source d'inspiration en est très différente aussi...

Merci ! :D

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MessagePublié: Mer Jan 31, 2007 8:19 pm 
Fondateur et nain horripilant
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Localisation: Nulle part ici, peut-être ailleurs.
Ouais : cool ! lol ! :P

Plus sérieusement, et avant de recevoir tes foudres, c'est sympa ton texte. Bien aimé, le rythme surtout : des phrases courtes, on s'y croirait presque.
Plusieurs trucs me chiffonent, au demeurant : le "j'en profite pour profiter de la vue". Bof la répétition. Et puis, tu mélanges le langage parlé ("appart'","pas tout près",etc) avec ce qui ne l'ai pas forcément. On se retrouve avec un personnage un peu ambivalent à mon goût : il fait partie de la cité, mais par la suite, il n'a pas le langage adapté.
Enfin, je dis ça, mais ça se lit déjà très bien !


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MessagePublié: Mer Jan 31, 2007 11:01 pm 
Insectoïde blonde
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Inscrit le: Lun Jan 15, 2007 6:28 pm
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Localisation: Un peu partout...
Profite-en, je suis d'humeur magnanime... :twisted: Mais ça va, vu ce que tu m'as dit un peu plus tôt dans la journée, je comprends la référence... :P

Le langage... Un gros problème pour moi, je crois... J'ai du mal à ne pas dériver dans du langage pus soutenu qu'il ne devrait l'être, à un moment ou à un autre... même quand le personnage est censé être illettré... :? (Vous avez déjà vu une fouine qui sait lire vous ? Bon, en même temps, vous n'en avez peut-être pas vu non plus qui parle... :lol:)
Enfin voilà quoi, c'est dur d'aller contre sa propore nature ! :P

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MessagePublié: Jeu Fév 01, 2007 8:31 pm 
Fondateur et nain horripilant
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Inscrit le: Mer Jan 24, 2007 8:26 pm
Messages: 107
Localisation: Nulle part ici, peut-être ailleurs.
La Puce a écrit:
je comprends la référence...


La ou le concerné(e) est suffisamment vexé pour que je ne risque plus grand chose. Il faut bien taquiner un peu les autres. Tiens, en parlant de taquiner :

La Puce a écrit:
Le langage... Un gros problème pour moi


Tu as d'autres banalités comme celle-ci ?

La Puce a écrit:
je croîs...


Tiens ? Ca ne se voit pas, pourtant.

Aïe ! Pas taper, non ! Pitité !
* Sors très vite. *


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MessagePublié: Jeu Fév 01, 2007 8:41 pm 
Insectoïde blonde
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Inscrit le: Lun Jan 15, 2007 6:28 pm
Messages: 178
Localisation: Un peu partout...
...

:roll:

Ce n'est pas le sujet... :arrow:

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MessagePublié: Mar Mai 15, 2007 9:17 pm 
Sympathisant
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Inscrit le: Jeu Mai 10, 2007 8:21 pm
Messages: 30
Localisation: Euh...
J'adore ! :D
J'aime beaucoup aussi les phrases courtes, et l'absence du jugement, je trouve que ça colle bien avec la situation et ça ajoute au côté effréné de l'histoire...le franchissement, l'interdit, la fuite...
J'aime aussi beaucoup ta façon d'écrire, c'est très fluide pour un "premier jet" !


Niak un "r" à courons...chut...

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Dead men tell no tales.


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MessagePublié: Jeu Mai 17, 2007 2:23 am 
Insectoïde blonde
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Inscrit le: Lun Jan 15, 2007 6:28 pm
Messages: 178
Localisation: Un peu partout...
Alchimandrite a écrit:
J'adore ! :D
J'aime beaucoup aussi les phrases courtes, et l'absence du jugement, je trouve que ça colle bien avec la situation et ça ajoute au côté effréné de l'histoire...le franchissement, l'interdit, la fuite...
J'aime aussi beaucoup ta façon d'écrire, c'est très fluide pour un "premier jet" !


Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire et de commenter, ça me fait plaisir ! :D (Tout autant que les commentaires qui sont très plaisants aussi. ;))

Citer:
Niak un "r" à courons...chut...


Oups... Où ça ? :oops:

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